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l'arracheur de doigt

James Buller est un garçon de huit ans, vivant avec ses parents, son frère aîné et leur chien dans une banlieue de Sheffield au Royaume-Uni. Le jeune garçon, comme beaucoup d’autres de son âge, est souvent sujet aux craintes nocturnes. Il est d’ailleurs beaucoup plus infantile et peureux que son aîné, qui ne manque pas de se moquer de lui à ce sujet.
La nuit, James a tendance à vouloir venir dormir dans le lit de ses parents. Quand la maison est plongée dans le silence du sommeil, s’éveille une multitude de petits bruits inexpliqués tout autour de ceux qui ne dorment pas. Des crépitements, des craquèlements, des tapages étouffés. Tous ces sons auxquels ont n’assimile jamais de source, et qu’on se contente d’ignorer. James se voit incapable de les ignorer. Chacun de ces bruits le maintient les yeux grands ouverts et le corps recroquevillé sous la couverture. C’est dans ces moments qu’il se demande comment son frère peut dormir comme un loir, complètement indifférent.

« James le pisseux ! Eh ! T’es James d’Arc en fait ? T’entends des voix ! », le nargue son frère au petit matin.
« J’entends pas des voix ! Maman, il se moque de moi, dis lui de se la fermer. »
« Calmez vous tous les deux », coupe la voix de leur mère. Ferme mais bienveillante. Â« C’est normal d’avoir peur à ton âge. Tous le monde a eu peur la nuit une fois dans sa vie. C’est rien, James. Tu es bientôt un grand garçon et tu n’auras plus peur. »

Nous sommes dans la chambre de James, un soir d’automne de l’année 2009. Le garçon s’est blotti dans son lit, les yeux fermés par la lourdeur de la fatigue. Mais son sommeil reste léger. Sa respiration berce l’atmosphère de la chambre, et la nuit enveloppe tout de son voile noir. Soudain, un tintement vient de sa fenêtre. Juste un unique et simple tintement, qui a quand même pour effet de faire sursauter James. Le garçon serre sa couverture contre lui et son cœur commence à taper. Il baisse l’intensité de sa respiration pour entendre du mieux tout ce qui l’entoure.
Très vite il sursaute à nouveau, à l’écoute d’un autre tintement. Mais son sursaut est moins intense que le premier. Là, il ferme les yeux en prenant une grande inspiration. « C’est rien, James. Tu es un grand garçon, tu n’as plus jamais peur. Car c’est rien. Tu sais que c’est rien. »
Il se repositionne alors dans son lit, décidé à s’endormir. Un autre bruit vînt le déranger. Il ouvre aussitôt les yeux. C’est un grincement, de l’intérieur de la maison, et non de la fenêtre. L’enfant coupe sa respiration en levant les yeux vers la porte. Le bruit est légèrement crachotant. En fait ça ressemble plus à des légers claquements enchaînés. Le garçon referme les yeux mais le bruit revient. Le bruit insiste. C’est le frigo sans doute ou quelque chose comme ça.
Non ça ne peut pas être le frigo, c’est trop irrégulier. James est gagné par l’agacement. Il en a marre d’être inquiété par ces bruits insignifiants. Il n’a plus à se laisser intimider par ces bruits. Le garçon se lève, lentement, en enlevant la couverture. Il va rapidement voir d’où vient le bruit, voir qu’il n’y a rien, peut être même régler le problème qui est la source du son, et retourner se coucher.
Le garçon s’approche de la porte, les pieds avançant furtivement sur le parquet. Il veut se faire silencieux, mais le parquet grince à chaque pas.
Le bruit est là. Ce sont des petits claquements rapides sur un fond de glissement. Comme une inspiration. Les claquements enchaînés durent à peine une seconde puis silence. Et ça reprend. James s’avance, bien décidé à débouler à l’endroit du bruit et voir qu’il n’y a rien d’anormal. Sa chambre donne sur un petit couloir où il retrouve la porte de la chambre de son frère et celle de ses parents. Mais le bruit vient d’au delà du couloir. De derrière la porte qui mène au vestibule. La porte a une vitre dépolie en son centre, ce qui fait qu’on ne discerne pas ce qu’il y a de l’autre côté hormis des taches.
L’enfant longe le couloir. Le bruit est plus fort et plus sec. Il est maintenant sûr qu’il vient de l’autre côté de la porte. James entend cette fois que les claquements se finissent par un son plus fort et cassant comme un tapement. James se questionne de plus en plus sur la source de ce bruit mais sait qu’il n’y aura rien. Il ouvre la porte et s’engouffre dans le vestibule.

Si. Il y a quelque chose. James est figé. Son cÅ“ur vient de bondir et un pincement brulant lui prend la poitrine.
Une masse, noire. Ce n’est pas un manteau suspendu aux crochets, ce n’est pas une ombre sur le mur. C’est là, massif, gros et difforme. Des épaules, une tête avec une chevelure hirsute et piquante. Des yeux, ronds et blancs avec des pupilles folles qui transpercent le garçon. L’être est tout noir. Il prend tout le coin. Et il est près. Tout près. Ses dents, ses dents blanches. Des dents épaisses et carrées. Le monstre les fait claquer vivement dans une inspiration sèche et sifflante. Sa mâchoire claque avec avidité et il termine son inspiration par un dernier gros claquement qui expire une voix étranglée très grave, avant de laisser sa bouche grande ouverte et les yeux plus exorbités. Ces yeux exorbités suivent le garçon quand il tangue sur ses pieds et que son corps s’emballe sous la panique. Il essaye de crier, de le faire partir, de lui faire peur. Mais la chose reste fixe et continue de claquer des dents.

« Sssc-c-c-c-c-c… KAH » qu’il fait, sans le quitter des yeux.
« Dé-dégage…. »
« Sssc-c-c-c-c-… KAH. »
« Maman, papa… »

La mâchoire claquante continue. Elle s’accélère. Sc-c-c-c-c. Elle s’approche. James hurle.

« James a du faire une crise de somnambulisme. »
« Tu a rêvé mon chéri. C’était un rêve et tu t’es levé, ça arrive. »
« Maman… Papa… »
« On est là, mon chéri. C’est rien, tu vas retourner te coucher et te rendormir. On va tous se coucher. »

James se réveille en sueur. De nouveau au lit, il s’est tourné et retourné pendant des heures avant qu’une once de sommeil ne l’atteigne. Mais il se réveille déjà. Il lève les yeux vers le réveil. Les chiffres rouges disent 3h24. On n’est pas encore le jour. La nuit est interminable. James aimerait tellement que ce soit le jour.
« SSSSS-C-C-C-C-C-C-C-C-KAH ! »

Le garçon bondit. Le monstre est là. Contre le mur de sa chambre. La silhouette, les yeux grands ouverts, les dents. Il est là, il claque des dents en inspirant avec une avidité démentielle et il expire en laissant sa mâchoire ouverte et ses yeux exorbités. L’enfant veut courir, il veut hurler. La chose se précipite vers le lit. Les yeux se rapprochent, ils sont à un centimètre de ceux de James. Ses dents cognent, cognent, cognent. 

« SSSSSS-C-C-C-C-C-C… »
…
…
…
…

KAH.


James ouvre les yeux. Des larmes sèches lui grattent le visage. Sa respiration est emballée. Il tremble de tous son corps. Il lève la main droite.
La main. Il manque deux doigts. Il n’y a que deux phalanges dans une effusion de sang à la place de son majeur et de son annulaire. Sa main est toute rouge de sang poisseux. Les derniers doigts pointent lamentablement.

Les parents de James ont fait euthanasier leur chien. L’animal à été emmené dès que James eu montré sa blessure, dans ses draps rougis et sales. Le garçon a essayé de leur dire que ce n’était pas la faute de son chien. Mais il s’est montré incapable de parler distinctement. Amené aux urgences, il est maintenant de retour à la maison avec la main droite fermement empaquetée dans des bandages. Ses parents et même son frère passent beaucoup de temps à ses côtés pour l’aider à se remettre du choc psychologique engendré par la mutilation.
Pris aux petits soins, le garçon semble s’être apaisé et remit. Toute l’attention qui lui a été donnée par sa famille et les médecins, finit par le rassurer. Il dort toutes les nuits profondément grâce aux médicaments antidouleur. Les nuits sont calmes.

« Sssc-c-c-c-c…. KAH. »

James s’éjecte de sa couverture en un violent sursaut. Celui qui lui a arraché les doigts est juste au-dessus de son sommier. La masse noire informe, la tête aux cheveux hérissés et ces yeux ronds fixes.

« Ssssc-c-c-c-c… KAH. »

Fait la mâchoire qui s’ouvre grand et les yeux se révulsent.


Ceci est une version scénarisée des témoignages qu’ont recueillis les enquêteurs auprès des victimes et de leurs familles, au sujet des évènements manifestés depuis l’automne 2009.
James Buller a été retrouvé dans l’entrebâillement de sa porte de chambre, avec la totalité de ses doigts arrachés à part l’annulaire gauche. C’est arrivé peu après un premier sectionnement des doigts majeur et annulaire de la main droite.


En été 2010, dans une banlieue de la ville de Dayton aux États-Unis, une fillette de 11 ans a été retrouvée par sa famille dans son jardin, avec les dix doigts sectionnés jusqu’aux jointures. D’autres cas d’enfants ayant procédé à l’automutilation des doigts ont été notés dans le reste du monde, notamment dans la ville d’Agen en France et à Zanora en Espagne. Le phénomène de l’arrachement des doigts s’est aussi vu opéré par des adultes, toujours à des dates et lieux différentes et sans lien apparent. Comme le cas de Roger Arly, un quinquagénaire résidant à Storuman en Suède, qui a été interpelé déambulant dans la rue aux environs de 5h42 le 28 Mars 2013. Il tendait ses mains sans doigts en pleurant vers les passants qui ont retenu la phrase répétée par l’homme : « Ne me laissez pas seul avec lui. ». En Allemagne cette fois, dans la ville de Postdam, les locataires d’un appartement en centre ville ont signalés que leur voisine de palier Ut Goering âgée de 42 ans, étaient venue taper à leur porte avec 7 de ses doigts tranchés en leur hurlant des complaintes incompréhensibles.
Les victimes s’en sont toujours sorties vivantes, et toutes affirment ne pas être les responsables de leurs blessures. Mais aucune autre cause n’a été décelée par les enquêteurs, si bien que l’hypothèse de l’automutilation reste la plus plausible et celle officiellement déclarée dans les rapports.

3 ans avant les évènements d’automne 2009 dans la famille Buller. Les Buller sont en vacances dans une station balnéaire à Southen-On-Sea. James a alors 5 ans et son frère 8. La famille s’est installée dans un parc. James joue avec son frère à la course ou au ballon. Mais le petit garçon se sent amoindrit par rapport à son vigoureux et bagarreur frère qui tourne toujours le jeu à son avantage. James s’empresse d’aller se manifester à ses parents, mais ceux ci, déjeunant paisiblement dans l’herbe, ne veulent rien entendre de leurs chamailleries.
Désireux de voir son frère grondé et puni par ses parents, James s’isole et réfléchit avec colère. Puis finalement, quand ses parents sont tous deux occupés dans la contemplation d’une nuée de martinets, James s’approche du drap où est disposé le pique-nique. Il s’empare de la bouteille de vin et repart en la pressant contre sa poitrine. Caché derrière un arbre, il vient la fracasser contre l’écorce.
Très vite, ses parents se retrouvent devant le tronc maculé de l’effluve sombre et odorante, au milieu des éclats de verres. Ils appellent leur fils le plus proche, qui est James.

« C’est pas moi, maman. C’est Nathan. »
« Tu es sûr, James ? Tu l’a vu faire ça ? »
« Je te jure maman, c’est Nathan qui a cassé la bouteille. C’est lui. Je te jure. Je te jure. » dit le petit garçon en pointant son frère. En le pointant du doigt.



Ssssc-c-c-c-c-... KAH.

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